Michel Lessard : sa réflexion sur la crémation et son urne funéraire

9 months ago
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Michel Lessard est historien.

Brûler le corps des défunts demeure une pratique vieille comme le monde. Plusieurs grandes civilisations de l’histoire ancienne ont choisi cette manière hygiénique et écologique de disposer des morts. « Homme souviens-toi que tu es poussière et tu retourneras poussière. » (Genèse 3, 19) prend tout son sens dans la liturgie chrétienne quand le prêtre trace une croix au front des fidèles le mercredi des Cendres. Pourtant, du deuxième siècle de notre ère jusqu’au milieu du 20e, soit pendant près de 18 siècles, l’Église catholique va préférer l’inhumation à la crémation par le feu. En 1886, les décrets du pape Léon XIII interdisent encore une fois aux fidèles de brûler les corps pour respecter la croyance en la résurrection de la chair à la fin des temps. En 1983, lors du tournage du film d’une heure sur La journée d’un curé de campagne, où j’agissais comme concepteur scénariste et coréalisateur, le sacristain Vachon de Saint- Sévérin de Beauce également fossoyeur, affirmait que, depuis des décennies, il enterrait les défunts de son village de telle manière qu’au moment du Jugement dernier, les corps des fidèles de son village sortent de terre en voyant immédiatement leur église paroissiale. L’homme possédait la géographie souterraine du jardin des morts. Pour que la disposition des restes ne soit plus contraire à la croyance catholique, il faudra attendre la reconnaissance officielle de la crémation par le Saint-Office en 1963. Le Québec est un pays catholique.

Pour en connaître davantage :
https://ecomuseedupatrimoine.org/ressources/michel-lessard-une-reflexion-personnel-sur-la-cremation-et-sa-urne-cineraire/

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