Rattrapé par la BNPJ au Maroc, le zombie meurtrier est déterré vivant

Rattrapé par la BNPJ au Maroc, le zombie meurtrier est déterré vivant

Condamné à 25 ans de réclusion pour avoir tué son ami d'enfance Medhi Ettir à coups de couteau en 2011 à Belleville, le franco-marocain, Hassan Benhamza, qui s'était fait passer pour mort, vient d'être arrêté au Maroc.

En effet, le 11 juin 2011, Hassan Benhamza semble-t-il, s'était suicidé, au Maroc, rongé par les remords. La victime avait 23 ans au moment du crime. A l'origine du drame, un différend entre amis de longue date suite à une histoire… de chien, un pitbull en l'occurrence.

Selon sa petite amie, Hassan s'était laissé mourir dans une grange au Maroc, sans eau ni électricité, en ingurgitant des médicaments, quelques mois après avoir tué son ami Medhi Ettir à Paris. Cette thèse avait été étayée par un certificat de décès délivré par un Conseil d'arrondissement de la municipalité de Rabat. C'est son frère cadet qui aurait fourni le document au deuxième district de la police judiciaire (DPJ) de Paris. Mais la supercherie est vite découverte.

C'est en effet, du bidon ! Les enquêteurs parisiens ne croient pas à ce récit et poursuivent leurs investigations. Proches et famille sont mis sous écoute téléphonique et l'enquête se conclut par un procès au Tribunal où le meurtrier « mort vivant » est condamné à vingt ans de réclusion par contumace par la cour d'assises de Paris. Hassan n'est jamais réapparu dans l'Hexagone et pour cause, le mort qui était bel bien vivant, se la coulait douce quelque part au Maroc.

Dénoncer ou couvrir un des leurs ? Telle était la question shakespearienne qui taraudait l'esprit du clan Benhamza. Parents et frères du jeune meurtrier n'ont pas résisté à l'appel du sang. Ils ont donc inventé sa mort pour lui éviter la prison. La justice française, adresse alors le 12 juillet 2011 une demande de coopération au Maroc via Interpol. Une semaine plus tard, le père téléphone à la police française.

Il s'est présenté en tant que « policier au grade de contrôleur général » et a expliqué que la mort de son fils avait été actée et que le lieu où il était enterré, était malheureusement difficilement accessible. Plus tard, lors d'une hospitalisation en France, il confirmera en personne aux enquêteurs la mort de son fils.

Sa famille et proches par contre -sa mère et ses deux frères et son ex-copine- ont répondu de leurs actes, en 2017, devant le tribunal correctionnel de Paris. Bizarrement, le père, haut fonctionnaire de police n'aurait pas été inquiété, protégé en cela par son immunité diplomatique. Il avait en effet, officié huit ans durant à l'Ambassade du Maroc à Paris, selon le magazine Le Point.

Cela dit, au verdict cela a donné quinze mois de prison ferme pour l'un des frères (celui qui avait délivré l'acte de décès), douze mois de prison avec sursis pour la mère, l'autre frère et l'ex-copine (jeune mère d'une petite fille née pendant l'instruction) pour « faux témoignages, faux et usage de faux ».

La famille Benhamza payait cher une complicité que le sang n'excuse pas. Le père lui, a été entendu au Maroc par la police française, et aurait déclaré que la famille avait mis en place ce scénario sous la menace du fils meurtrier.

Ce dernier aurait choisi la fuite au Maroc en passant par l'Italie sans jamais être retourné en France. Et du fait qu'il possède la nationalité marocaine, l'extradition risque d'être impossible au grand dam de la justice française. Une fois de plus, c'est la maestria dans l'exécution de l'œuvre de la DGSN (Direction Générale de la Sûreté Nationale) qui a prévalu pour mettre à nu cette gigantesque supercherie.

Près de 12 ans après et alors qu'un mandat d'arrêt international courait depuis mars 2014, l'affaire du « mort-vivant » s'est enfin conclue. Hassan Benhamza, 34 ans, a été rattrapé par la BNPJ et arrêté et devrait faire l'objet d'une extradition.

https://www.msn.com/fr-xl/actualite/other/rattrap%C3%A9-par-la-bnpj-au-maroc-le-zombie-meurtrier-est-d%C3%A9terr%C3%A9-vivant/ar-AA1d0mvG?ocid=msedgntp&cvid=0fa93a4139bf4372a9d5afe36f7b9e4b&ei=66