Le peuple Mangbetu - Un Film Ethnographique sur le Congo Belge (1954)

1 year ago
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Documentaire ethnographique de 1954 réalisé par Gérard De Boe. Les Mangbetu (Congo Belge) et la musique... C'est sûrement le peuple d'Afrique le plus porté sur la musique avec certainement la plus grande variété de danses et d'instruments de musique. Magnifique démonstration des rites ancestraux au son d'une musique si particulière.

Sous le vocable Mangbetu, on a longtemps regroupé plusieurs ethnies proches d'un point de vue culturel et politique. Il s’agit de nombreux clans (Mangbetu, Mangbele, Makere, Mando, Medje, Mapoli, Mayogo, Malele, Popoi, Mabisanga etc) qu’il faudrait appeler peuple MAKERE, désignation générique indigène de ceux que les blancs nommaient Mangbetu. L’ensemble des ethnies MAKERE parle l’idiome commun mangbetu et constitue une population d’un million d’individus.

Les indigènes du clan Mangbetu pure souche, représentent un groupe ethnique d’environ 40.000 personnes. Souvent controversée, l’origine de ces ethnies peut être déterminée par l’arbre linguistique: l’idiome mangbetu fait partie du groupe linguistique ’’soudanais central’’ (60 langues parlées par 20 millions de personnes), groupe appartenant à la famille linguistique ’’nilo-saharienne’’ (200 langues -26 millions d’habitants au total). Cette appartenance linguistique rattache les Mangbetu au Soudan. Malgré les inévitables brassages interethniques, les traits physiques plus fins, aractéristiques des nilo-soudanais, identifient aussi ce peuple et confortent cette thèse.

Situé sur un haut plateau (altitude 800 à 1000 m) le pays Mangbetu se trouve à la lisière de la savane et de la grande forêt équatoriale. L’environnement détermine l’habitat: huttes rectangulaires ou circulaires en lisière de forêt. Les Mangbetu ne sont pas attachés à leur terre. Parfois une famille unique constitue un village; celui-ci n’est pas durable, et peut être abandonné à la mort du chef par exemple, ou lorsque les ressources de proximité diminuent. Les chefferies font exception et la polygamie entretient l’existence de villages importants. L’espérance de vie avoisinait les cinquante ans en moyenne. Les Mangbetu se révélèrent d’excellents forgerons, potiers, sculpteurs et vanniers. Célèbre pour son réalisme, l'art Mangbetu fut développé par les chefs des clans.

Les célébrations étaient l’occasion d’exhiber les objets de luxe. Les figures en bois dévoilent probablement des portraits héréditaires (figures anthropomorphes reconnaissables par l'élongation de la tête). L’organisation sociale était similaire aux autres tribus de la forêt: chasse et pêche réservées aux hommes, les femmes chargées des cultures ; toutefois, à la différence d'autres peuples du Soudan, seuls les hommes Mangbetu étaient autorisés à traire le bétail constitué de chèvres. La providentielle banane se consommait crue, grillée, bouillie ou frite dans l’huile de palme. Ses fibres s’utilisaient pour l’élaboration de cordages, les feuilles entraient dans la préparation de teintures et se transformaient en enveloppes. Le manioc, véritable ’pomme de terre de l’indigène’’, fut importé d’Amérique. Il suivit le chemin inverse des esclavagistes et sa culture ne débuta dans le Haut-Uele que vers 1880.

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